Login

Protection des jeunes maïs : l'offre s'a Protection des jeunes maïs : l'offre s'amenuise

Avec le retrait des deux spécialités les plus efficaces, la liste des solutions disponibles pour contrer les ravageurs du sol se réduit.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Exit Cruiser 350 (thiaméthoxam) et Cheyenne (clothianidine) sur maïs pour la campagne 2014. Au printemps 2012, la publication d'une étude a démontré qu'une molécule de la famille des néonicotinoïdes (thiaméthoxam) désorientait les abeilles. En France, cela a abouti à la décision du retrait de Cruiser OSR pour les semis de colza de 2012. Depuis le 1er décembre 2013, et pour deux ans, plusieurs restrictions d'emploi ont été décidées au niveau européen, notamment concernant les deux spécialités citées ci-dessus. « Concrètement, il n'y aura pas une multitude de solutions disponibles pour protéger les jeunes maïs l'année prochaine », confirme Jean-Baptiste Thibord, spécialiste des ravageurs chez Arvalis.

Même si Cruiser 350 présentait parfois des irrégularités comme en Bretagne (lire le témoignage de Patrick Burlot) et que les fortes pluviométries de 2013 l'ont parfois rendu moins efficace, il représentait malgré tout la solution technico-économique la plus satisfaisante ces dernières années. Au cours de la dernière campagne, il a été utilisé sur près de 80 % des surfaces protégées avec un insecticide (ces dernières représentant 56 % de la sole française). Et ce malgré le coût de la protection des jeunes maïs, qui n'a cessé d'augmenter ces dernières années, avec en moyenne 64 €/ha en pleine dose pour les trois précédentes campagnes, un prix doublé comparé à celui pratiqué cinq ans auparavant. Quant à Cheyenne, homologué définitivement depuis peu, il présentait une efficacité très satisfaisante, comparable à Cruiser. Pourtant, il n'a jamais été très employé compte tenu des contraintes d'application qui l'accompagnaient. Ce traitement du sol n'était pas utilisable sur des sols superficiels à faible réserve utile, limoneux ou avec une teneur en carbone organique inférieure à 1,5 %, et plus d'une année sur trois.

RIEN EN FORTE PRESSION

Ces deux produits étaient notamment recommandés dans les zones à forte pression de taupins, soit 300 000 à 350 000 ha, principalement situées dans le Sud-Ouest et en Bretagne. Mais désormais, il ne reste plus de solutions régulières et efficaces dans ces situations. Les maïsiculteurs n'ont à leur disposition qu'une poignée d'insecticides (voir le tableau ci-dessous).

Sonido est le seul traitement de semences encore autorisé. A base de thiaclopride (néonicotinoïde) et autorisé fin 2012, son efficacité diminue au-delà du stade 6-7 feuilles du maïs. En cas d'attaques tardives, son action sera donc limitée. « Cette année avec des plantes qui ont eu du mal à lever, les attaques ont été tardives et Sonido a montré sa faille. Ce n'est pas non plus une solution très sécuritaire dans les cas de forte pression », résume Jean-Baptiste Thibord. Cet insecticide est actuellement en consultation du public pour des extensions d'homologation sur oscinie, géomyze (lire l'encadré page 52) et chrysomèle.

Au rayon des traitements du sol à base de pyréthrinoïdes, sont encore disponibles Force 1,5 G (téfluthrine) ou Belem 0,8 MG (cyperméthrine). Dans les essais d'Arvalis menés ces trois dernières années, Force 1,5 G demeure proche de Sonido, tout en étant plus régulier. Belem 0,8 MG ressort un cran au-dessous.

Belchim Crop Protection pourrait proposer sous peu la zétacyperméthrine, un autre pyréthrinoïde sous forme de microgranulés. L'expérimentation de l'institut démontre que cette spécialité, en attente d'homologation, est du même acabit que le thiaméthoxam en termes d'efficacité. Ses résultats semblent même plus réguliers.

BIEN POSITIONNER LES MICROGRANULÉS

Arvalis rappelle que l'efficacité de ces produits est très dépendante des conditions d'application. Il est nécessaire de bien positionner les microgranulés de cette famille dans toute la profondeur de la raie de semis. Pour cela, il faut installer correctement un diffuseur sur le semoir. Un semoir à soc est préférable à un semoir à disques, qui n'assure pas la meilleure répartition des microgranulés. Il faut éviter les préparations grossières, avec mottes, les cailloux, la présence de résidus, proscrire les sols secs et les lits de semence soufflés. Son efficacité serait par ailleurs inégale si l'on module la dose d'application.

Autre traitement du sol disponible : Dursban 5G, à base de chlorpyriphos-éthyl (organo-phosphoré). Il présente une plus forte irrégularité et une efficacité moindre que les spécialités précédemment citées. Mais avec un coût moins élevé que les trois autres produits, il peut avoir un intérêt dans les situations d'attaques modérées de taupins. Encore disponible en 2014, la société Dow AgroSciences ne souhaite pourtant pas continuer à le distribuer. Sapec Agro a redemandé l'homologation d'un produit à base de chlorpyriphos-éthyl en microgranulés. Il est actuellement en cours d'évaluation. Il pourrait aussi avoir un intérêt sur scutigérelles.

[summary id = "10022"]

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement